Le cinéma du réel se nourrit de la réalité pour y réfléchir. Il se distingue du documentaire traditionnel par son absence de prétention à l'objectivité. Werner Herzog a réalisé plus de cinquante films du réel, dont une série de portraits de personnes extraordinaires. Deux d'entre eux seront abordés dans ce texte : Meeting Gorbachev et Nomad : In the Footsteps of Bruce Chatwin. Ces deux films visent à raconter une histoire biographique qui a des implications pour le présent. Ainsi, à travers cette analyse, il est proposé de réfléchir aux formes de mémoire, à l'interview et à la performance en tant que techniques du cinéma du réel. L'analyse est divisée en parties du discours rhétorique : arguments, ordre et figures rhétoriques, afin de voir comment est construite la version de ces histoires qui racontent des données biographiques, mais qui réfléchissent aussi sur le présent.

La performance "Un violador en tu camino" est né au Chili fin 2019, puis s'est reproduit dans près de trois cents villes sur tous les continents. Cet article contextualise la performance en considérant le féminisme et l'art féministe, des mouvements significatifs pour leur capacité d'action. Il examine ensuite son récit à la lumière de la pensée de Segato et d'autres auteurs, qui ont montré comment les violences sexuelles sont associées à une structure de pouvoir patriarcale. Enfin, il analyse cette manifestation en tenant compte de son caractère performatif, dont l'expression fait du corps un territoire de résistance et de résignation, en reprenant les idées de Turner et de Butler sur la performance en tant que "drame social". liminoïde et anti-structure.

Ee présent document analyse, du point de vue de l'anthropologie routière, la manière dont nos corps individuels sont historiquement et culturellement façonnés en tant que corps routiers. Le cadre conceptuel s'inspire principalement de différents courants de la sociologie de Goffman et de Bourdieu, de l'anthropologie de la performance, de la proxémique, de la phénoménologie et de l'économie politique de la culture. J'analyse les diverses origines de l'anthropologie routière à partir de ma propre biographie en tant qu'anthropologue, et la manière dont l'expérience ethnographique a donné lieu à une nouvelle conceptualisation des cultures routières et de leurs liens avec les pratiques corporelles réelles dans les rues et sur les trottoirs. Je présente des cas ethnographiques comparatifs d'Angleterre, des États-Unis, d'Uruguay et d'Argentine, vécus et observés, qui illustrent comment la culture, la société et l'État peuvent façonner nos corps sur la route.

Eans ce texte, je propose une lecture du rôle que la collectivité peut jouer dans la promotion des rencontres entre les personnes qui ont vécu des circonstances de terreur. Le matériel présenté ici est le résultat de deux séjours de recherche prolongés à El Paso, au Texas, l'un de quatre mois en 2012, et l'autre d'un an en 2014. Au cours de ces séjours, j'ai mené 19 entretiens approfondis, des observations participantes et un travail de collaboration avec l'organisation Mexicans in Exile. J'analyse ici le travail de dénonciation réalisé par l'organisation sous l'angle de la performance ; pour proposer que les membres ont développé une performance politique qui, soutenue par trois processus de reconnexion (subjective, communautaire et politique) promus par des rencontres et des échanges constants, leur a permis de rendre leurs récits visibles et d'atteindre la sphère publique internationale.