La consommation massive de psychédéliques a intensifié les débats sur leur impact sur les communautés indigènes d'Amérique latine. Alors que la mondialisation favorise l'utilisation commerciale et thérapeutique des plantes sacrées, des tensions apparaissent entre le bien-être holistique occidental et la préservation de l'héritage culturel indigène. Ce texte examine comment l'extractivisme psychédélique déterritorialise les plantes et les connaissances ancestrales, créant de nouveaux marchés qui transforment les relations traditionnelles avec ces êtres, considérés comme des agents politico-spirituels par les peuples indigènes.

Au cours de la dernière décennie, une vague d'accusations a été lancée contre des marques et des entreprises pour avoir utilisé des éléments culturels de groupes indigènes. Au Mexique, plusieurs affaires ont eu un retentissement considérable : la plainte déposée par la communauté Mixe de Tlahuitoltepec contre la société française Isabel Marant pour avoir copié son chemisier Xaam nïxuy ; la protestation de la secrétaire à la culture, Alejandra Frausto, contre la maison de couture Carolina Herrera pour avoir utilisé des broderies de Tenango de Doria et le sarape de Saltillo ; et, à trois reprises, la société de vêtements de mode Zara a été accusée de plagiat pour avoir utilisé des dessins d'Aguacatenango, au Chiapas.